Mercurey – Notre Dame de l’Assomption

Notre-Dame de Mercurey, un lieu particulièrement chargé d’histoire

Avant le bâtiment actuel d’un style roman de transition, il devait très certainement exister un premier oratoire chrétien. Mercurey est ainsi cité dès le VIe siècle dans l’acte de fondation de l’abbaye de Saint Marcel de Chalon, qui devait conserver des droits sur Mercurey jusqu’à la Révolution française.

Au XIIe siècle, c’est donc très probablement à une reconstruction de l’église, plus qu’à sa fondation, qu’on assiste à Mercurey. C’est le temps où, comme l’écrit le moine de Cluny Raoul Glaber, la Chrétienté se couvre « d’un blanc manteau d’églises ». Pour ne citer que les exemples les plus proches de Mercurey, rappelons qu’au XIe siècle sont édifiés le clocher de l’église de Saint-Martin-sous-Montaigu (qui sera repris au XVIe siècle), la nef de l’église Saint-Pierre de Mellecey ou encore l’église de Cortiambles, l’église Saint-Jean-Baptiste de Saint-Jean-de-Vaux et la Maison-Dieu de Givry.

Avec son architecture ogivale, son clocher en plein cintre et ses deux nefs (une grande nef et une petite nef latérale), l’église de Mercurey est quant à elle placée sous le vocable de l’Assomption de la Mère du Christ.

Très vite le bâtiment devait évoluer.

Dans le chœur, au XIIIe siècle, on perce une large fenêtre gothique dont l’arc est en tiers point.

Surtout, un fort remaniement intervient au XVe siècle, comme en témoigne encore la pierre scellée dans un mur de la nef, marquant la consécration de l’église, le 22 mars 1461, par Antoine Buisson, évêque d’Hippone, suffragant du cardinal Rollin, évêque d’Autun.
Rien n’indique en revanche le moment précis où une coquille – qu’on voit encore – fut sculptée sur un chapiteau de la chapelle de la Sainte Vierge, détail qui pourrait fort bien évoquer une halte sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle.

Avec les siècles, les campagnes de travaux se succèdent. On en trouve trace à la fin du XVIe siècle puis au milieu du XVIIe, époque à laquelle Félicité des Barres, dame d’Etroyes et de Mercurey, fait établir une confrérie du Saint-Rosaire dans une chapelle qu’elle a fait construire et édifier à ses frais en l’église Notre-Dame de Mercurey.

Au XVIIIe siècle encore, le portail de l’église est surmonté d’un œil de bœuf dont le vitrail représente le Père Etemel.

Le XIXe siècle ne sera pas moins prodigue en transformations : on répare l’église sous le Premier Empire, en 1807, avant d’entamer, en 1867, des travaux de reconstruction du beffroi dans le clocher, les bois supportant les cloches se trouvant dans le plus mauvais état.

Enfin, dans les années 1880, on construit une nouvelle et vaste sacristie, en grande partie dans le but de consolider le mur du chœur qui se trouvait alors lézardé.

Autant d’évolutions qui témoignent à leur manière de la vie de l’église Notre-Dame, au coeur d’une commune viticole qui, à la faveur de la fusion de Mercurey et de Bourgneuf-Val-d’Or, compte, avec celle de Touches, deux églises décidément remarquables.

Notons qu’à l’intérieur se trouve une statue de Saint Vincent, patron des vignerons. Le fond de l’abside, est occupé par un grand retable en chêne d’époque Louis XV. Deux cloches se trouvent dans le clocher, dont la plus petite (1579) est classée.

D’après un article de Gilles Platret publié dans Marcher ensemble n.42, mars 2007.