Givry – St-Pierre-St-Paul

L’ÉGLISE SAINT PIERRE ET SAINT PAUL DE GIVRY

La fondation de la ville remonte à l’époque gallo-romaine et ses fortifications au Moyen-Age, sur lequel se greffe, au XVIIe siècle, un ensemble architectural exceptionnel pour une cité de la taille de Givry.

Le vin d’appellation Givry est un fleuron de la Côte chalonnaise qui s’enorgueillit de la légende selon laquelle le roi Henri IV en ait fait son vin préféré.

Rappel historique

Nous savons peu de choses de l’église qui a précédé l’édifice actuel ; elle se trouvait déjà hors les murs, en bordure de la route menant à Chalon.
En 1656, une visite pastorale dit de l’église qu’elle est « en assez bon état ».

Un siècle plus tard, les habitants étaient obligés de demander à l’intendant la « permission de faire poser des estayes contre les murs de la nef qui menace d’une chute prochaine ». Etayage accepté mais refus de réparation totale : édifice trop exigu pour la communauté.

Une nouvelle construction

En 1768, les habitants donnaient pouvoir aux échevins de reconstruire l’église. Vu le montant des travaux à effectuer, il parut nécessaire de recourir à une vente de bois autorisée deux ans plus tard par le conseil des finances. Les plans furent confiés à M. Emiland Gauthey qui devait créer une construction audacieuse, mais peu homogène.
Église ronde avec coupole soutenue par huit colonnes ioniques. Autel au milieu (la place y est toujours marquée par une grande rose des vents).

La construction du chœur s’est faite peut-être simultanément mais séparément de la nef, de style différent avec sa coupole ellipsoïdale soutenue par dix colonnes corinthiennes.

Les travaux du chœur semblent avoir été menés peu consciencieusement à l’inverse de ceux de la nef. Une lettre adressée à E. Gauthey mentionne que deux expertises avaient conclu, en cours de chantier, à la démolition totale du choeur. Malgré tout, les travaux continuèrent. Chœur et église furent reliés par un avant-chœur, enchevêtrement de bois et de fer, qui restera instable.

À l’inverse de toutes les églises construite jusqu’alors, celle de Givry est orientée au sud et non à l’est, direction de la Terre Sainte, les habitants ayant voulu une « belle entrée » sur la route principale.

L’église terminée en 1790 fut placée sous le vocable des saints apôtres Pierre et Paul. Sa consécration eut lieu le 16 avril 1791, lors de la Révolution, par Mgr Gouttes, évêque constitutionnel du département.

Des réparations nécessaires au XIXe siècle

Dès 1804, des désordres apparurent dans le choeur, attribués à des pénétrations d’eau par le mauvais état des couvertures et des vitraux. Il fall4,it consolider le choeur qui s’écartait de l’église. L’architecte M. Narjoux fut chargé de ce travail échelonné de 1826 à 1860. En 1827, une pierre s’étant détachée : construction de quatre contreforts supplémentaires.

1844 : nouvelle alerte sur la partie haute au sud du choeur : la sacristie fut surélevée servant de contrefort en obstruant la fenêtre d’axe (place actuelle du tableau au fond du choeur). Les consolidations durèrent jusqu’en 1863. Notre église a été classée parmi les Monuments Historiques le 10 septembre 1939.
C’est ce qui a permis à M. l’architecte du Patrimoine Historique d’intervenir au nouvel effondrement d’une partie de l’avant-chœur, pendant l’hiver 1989-1990 (avant-chœur tendu de plastique depuis cet incident).

Une des dernières réfections a permis de prévenir tout effondrement supplémentaire. Elle fut réalisée en tuiles creuses, l’évacuation des eaux étant assurée par des gouttières et des descentes en cuivre.

Du début 2006 au printemps 2008, des travaux importants furent effectués à l’extérieur réfection du toit, du clocher (extraordinaire échafaudage), ravalement et peinture de l’édifice.

M. Th. Girardi
article paru dans Marcher ensemble n. 50, mars 2009