La consécration de la paroisse à Saint Symphorien a lieu le dimanche qui suit la fête de l’Assomption de Marie. Une occasion pour nous de nous remémorer la figure de ce saint martyr, patron de notre communauté paroissiale, et patron de l’église de Touches.
LE NOM
« Symphorien » signifie « Celui qu’on porte avec soi » ou « Celui qui nous porte avec lui », c’est-à-dire quelqu’un dont la présence est bienfaisante.
Il a subi le martyre sous Marc-Aurèle autour de l’an 180, peu après les premiers martyrs de Lyon mis à mort en 177.
L’HISTOIRE
Symphorien, fils du noble Faustus et d’Angusta, sa femme, fait partie des premiers chrétiens dans la ville d’Autun où on adore Apollon, Diane et Cybèle.
Croisant un cortège promenant une statue de Cybèle (la Magna Mater, Mère Primordiale, c’est-à-dire la Mère de tous le panthéon des dieux romains, mais aussi la déesse de la Nature), Symphorien, encore jeune, se moque du cortège ; il est aussitôt arrêté pour passer au tribunal.
C’est le consulaire Heraclius qui fait l’interrogatoire :
« — Nom, qualités ».
— Je m’appelle Symphorien. je suis chrétien.
— Les chrétiens sont rares par ici. Pourquoi n’as-tu pas adoré la mère des dieux ?
— Je suis chrétien. J’adore le vrai Dieu qui est dans les cieux, pas les statues de démons. Celles-là je les brise à coups de marteau.
— Tu n’es pas seulement sacrilège, mais rebelle. De quelle ville es-tu ?
Un officier répond : — D’ici même et de famille noble.
— C’est cela qui te rend si fier ? Qu’on lise les ordres de nos princes…
Un officier lit les décrets de proscription contre les chrétiens.
— Tu es coupable de deux crimes : sacrilège envers les dieux et mépris des Lois. Tu es passible de mort.
— Jamais je ne considérerai cette image autrement que comme un piège du démon. »
Symphorien est battu et incarcéré.
Après le délai légal, considérablement affaibli, il est conduit au juge. Second interrogatoire ; ni promesses, ni menaces n’ébranlent le jeune homme : « Tu as puissance sur mon corps ; tu n’auras pas mon âme », répond-il au juge.
Condamné à mort, il est amené hors les murs et décapité.
Du haut des remparts, sa mère l’exhortait :
« — Mon fils, souviens-toi du Dieu Vivant. Aujourd’hui, par un heureux échange, tu vas passer à la vie céleste. »
Des chrétiens enlevèrent le corps du jeune martyr et le déposèrent, non loin de là, auprès d’une fontaine.
Vers 450, on érigea une basilique sur le lieu du martyre de saint Symphorien. Elle fut desservie par un monastère qui connut sa période de gloire et contribua à l’extension du culte du saint.
À l’époque mérovingienne, il était considéré comme un saint national, à l’instar de saint Denis et de st Privat. Ce dernier est précisément fêté la veille de la st Symphorien, le 21 août.
NOTORIÉTÉ
On ne connaît qu’un autre saint du nom de Symphorien, martyr en Hongrie au IVe siècle.
En France, 27 communes portent son nom.
La fête de st Symphorien est fixée par l’Église au 22 août.
Alain Dumont, le 16/08/2015