À 2 km de Givry, le village de Dracy-le-Fort occupe le versant oriental de la colline au pied de laquelle coule la petite rivière Orbize. À l’époque gallo-romaine, la position du village le long d’importantes voies de communication en a fait très tôt un site fortement peuplé.
L’église Saint-Bénigne de Dracy-le-Fort
Histoire d’une reconstruction
L’église néo-romane du XIXe siècle est dédiée à Saint Bénigne, un tableau du XVIIIe siècle le représente à droite dans le transept.
À la fin du Ve siècle, suite à des miracles sur le lieu de la sépulture de Saint Bénigne,, le sarcophage du saint fut transporté dans une crypte et une basilique élevée en son honneur. Le culte du saint se répandit en Bourgogne (la cathédrale de Dijon porte le nom de ce saint).
On sait peu de choses de l’église ancienne, une église romane devenue trop petite, trop insalubre, trop délabrée, n’offrant, aux dire des spécialistes, « aucun intérêt dans toutes ses parties sous le rapport de l’art ».
Le sol de la nef et du chœur est à plus de 1 m en contrebas du cimetière qui l’entoure et du chemin vicinal qui la borde sur le côté sud.
En 1841, on trouve dans les délibérations du conseil municipal des projets concernant le « ragrandissement de l’église ».
À partir de 1855, on ne parle plus d’agrandissement mais de reconstruction urgente.
On peut lire dans la délibération du 11 novembre 1855 : « si la situation financière ne paraît pas devoir lui permettre de réaliser la totalité des fonds nécessaires pour une dépense aussi considérable elle peut compter et sur un secours de l’Etat et sur les dons des habitants qui s’empresseront de venir en aide pour l’exécution d’une oeuvre d’une aussi haute utilité ».
En 1857, les plans de l’architecte Narjoux Père sont adoptés, le financement bouclé. Le maire en ces années est Monsieur Pierre Forey (une rue de Dracy porte depuis peu son nom). La reconstruction va coûter 25 906 F et durer environ 2 ans.
De l’ancien cimetière (le nouveau sera utilisé à partir de 1833), on garde une stèle ornée d’une croix de pierre actuellement devant l’entrée principale.
Voici quelques dates retrouvées dans les archives de l’église :
1865 : remise des reliques de l’église
1868 : Construction des 2 autels du transept avec la statue de la Vierge et le retable et le 7 octobre 1935 la direction générale de Beaux Arts déclare monument historique la cloche datée de 1542.
Une nouvelle jeunesse a été redonnée à l’église en 1988 ; l’évêque Monseigneur Séguy, le Père Roger Philibert et le maire Monsieur Wagener ont inauguré cette restauration (toiture, vitraux, peinture intérieure, statues reblanchies, électricité…)
Si vous passez à l’église de Dracy-le-Fort
Si vous passez à Dracy, venez admirer les fonds baptismaux datés du XVIIIe siècle, remis en valeur ; et un Christ en croix classé, en bois (peut-être du XVe siècle).
Il y a quelques années, c’est devant ce Christ que Caroline (2 ans et demi) a réagi. Depuis l’âge de 18 mois, elle s’exprime parfaitement et accompagne régulièrement à la messe ses grands parents qui lui parlent de Jésus. Ce jour-là, elle est venue avec grand maman qui compose des bouquets pour fleurir l’église de Dracy et voilà Caroline, plantée un moment devant ce Christ en croix, et tout à coup elle court vers la statue de la Vierge et sa grand-mère l’entend dire : « Bonjour Marie tu sais il va falloir que tu consoles ton fils il a l’air bien triste ! »…
Est-ce que le mystère de Jésus crucifié nous interpelle nous aussi les adultes… Ainsi que la lumière de la résurrection ?
Marie Christine Chaleat
article paru dans Marcher ensemble, n.31, juin 2004