Père Johnny Abu Khalil – Curé de Taybeh (Terre Sainte)
« Aujourd’hui, je devrais être en France avec vous, pour vous parler de la situation des chrétiens palestiniens et plus largement des Palestiniens de la Terre Sainte. Aujourd’hui, le monde entier est paralysé. Le monde entier est confiné, en train de vivre ce que nous, Palestiniens, vivons depuis des années, des décennies, à cause de l’occupation israélienne. Je pense à vous tous, et je vous envoie un message de soutien.
En effet, je sais combien il est difficile de rester enfermés, sans savoir que faire, sans savoir ce qui va arriver… vivre au jour le jour. C’est un appel à ce que chacun de nous pense à son prochain.
Dieu permet cette épreuve d’un virus mondial. Par-là, le monde peut expérimenter cette situation vécue par le peuple palestinien depuis des années. Les routes sont coupées, les commerces fermés. Comme nous, Palestiniens, vous êtes contrôlés dès que vous sortez… mais ces contrôles, contrairement aux nôtres, sont pour le bien commun et ne vous humilient pas.
Toutes ces difficultés, ces privations à cause d’un virus… Ce virus aura une fin mais il y a un virus bien plus important qui est le désir de domination d’un pays sur un autre, pas seulement ici, en Terre Sainte, mais dans le monde entier. Par rapport au virus du Covid-19, nous sommes tous égaux… il n’y a ni riches, ni pauvres, ni blancs ni noirs, ni chrétiens, ni juifs, ni musulmans… C’est l’occasion pour le monde de chercher comment vivre en paix, en solidarité, en fraternité. Ce virus unit le monde entier dans une situation difficile mais après lui, espérons que le monde sera uni dans la paix, la fraternité, la justice.
J’espère que, d’ici à notre prochain rendez-vous, le monde sera différent, libéré de ce virus et que la vraie liberté à laquelle aspire tant de peuples sera une réalité.
Le Carême est un appel à la conversion, à la justice, au partage, à la réconciliation. Unissons-nous dans la prière pour les victimes, les malades et leurs familles, les soignants et tous ceux qui œuvrent pour que la vie continue. »
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