Chaque année, de nombreux baptêmes sont célébrés à la paroisse Saint-Symphorien-en-Côte-Chalonnaise.
Quelle joie pour l’Église et pour les familles ! Mais pourquoi faire baptiser son enfant ou demander le baptême quand on est grand ? Quel est le sens et quels sont les fruits (grâces) de ce sacrement ? Peut-on être baptisé adulte ?
Pour mieux comprendre le baptême chrétien, il faudrait le resituer dans toute l’histoire du Salut, dans le dessein d’amour de Dieu qui veut que nous partagions tous sa Vie, malgré le péché de l’homme. Nous renvoyons pour cela à la première partie du catéchisme de l’Église catholique qui concerne le Credo et les articles de foi.
En introduction, rajoutons aussi que le baptême est le premier de l’ensemble des sacrements, des « cadeaux » laissés par le Christ à son Église, pour transmettre aux hommes son salut et les faire vivre de la Vie de Dieu.
Le baptême est une nouvelle naissance, spirituelle, qui nous fait devenir enfants de Dieu.
En mourant avec le Christ, nous ressuscitons avec lui pour la vie éternelle ; nous passons de l’esclavage du péché au salut, à la vie de Dieu.
Le baptême est aussi la porte de tous les autres sacrements.
Quelles sont les grâces reçues du baptême ?
- L’adoption filiale: nous devenons fils ou fille du Père, par et dans le Fils Unique, Jésus-Christ.
- La purification : nous sommes lavés du péché originel (et des péchés personnels).
- La vie divine : nous entrons dans la vie éternelle.
- L’incorporation à l’Église: nous entrons dans la famille des Chrétiens, nous devenons membres du Corps du Christ, du Peuple de Dieu.
- L’effusion de l’Esprit saint: nous sommes remplis de l’Esprit saint, l’Amour de Dieu.
- L’acquisition des vertus théologales : Dieu nous fait le don de la foi, de l’espérance et de la charité.
« Le fruit du baptême ou grâce baptismale est une réalité riche qui comporte : la rémission du péché originel et de tous les péchés personnels ; la naissance à la vie nouvelle par laquelle l’homme devient fils adoptif du Père, membre du Christ, temple du Saint-Esprit. Par le fait même, le baptisé est incorporé à l’Église, Corps du Christ, et rendu participant du sacerdoce du Christ » (CEC 1279)
Le baptême n’est donc pas une protection contre le mal, la souffrance, les malheurs, une assurance tout risque, ou une sorte de paratonnerre contre l’éventuelle « colère » de Dieu… Demander le baptême nécessite une démarche de foi et souvent est, soit la conséquence d’une rencontre personnelle avec le Christ, soit l’occasion d’un cheminement ou d’un rapprochement, d’une vie et d’une union plus intime avec lui.
Que nous apprennent les symboles extérieurs utilisés durant le baptême sur les effets que ce sacrement produit en nous ? (rites extérieurs et effets spirituels)
– De même que l’eau, dans la vie courante, donne la vie (désaltère, abreuve), sert à se laver, se purifier mais peut également donner la mort et noyer, l’eau du baptême donne la vie de Dieu, la vie éternelle, une vie nouvelle ; elle purifie du péché originel et des péchés personnels (donne le pardon de Dieu) ; le Mal et ❝la mort sont « noyés », vaincus.
L’eau, dans la vie courante donne la vie… Elle désaltère, abreuve, sert à se laver, se purifier
– De même que l’huile, dans la vie courante, permet de graisser/lubrifier, de détendre/apaiser, qu’elle imprègne/imbibe, qu’elle marque ou parfume, l’Huile Sainte (le Saint Chrême) remplit de l’amour de Dieu (l’Esprit saint), donne souplesse et douceur
à l’âme, est une marque de consécration, d’appartenance, qui signifie que nous sommes chrétiens (du Christ) et appelés à partager, répandre l’Amour de Dieu, diffuseur de la « bonne odeur du Christ ».
– De même que la lumière, dans la vie courante, permet d’éclairer et aussi d’être visible, repéré (comme les phares sur les côtes ou les voitures) ou encore de rassurer ou d’être signe d’une présence (comme la veilleuse pour le bébé), le cierge signifie que le chrétien est appelé à transmettre la lumière (la vérité) du Christ, à en rayonner, à être témoin, être repère, signe de la Présence de Dieu, lumière dans le monde.
– De même que le vêtement, dans la vie courante, sert à s’habiller, à se couvrir, à envelopper et que le blanc est symbole de pureté, de propreté, le vêtement blanc signifie que le baptisé est devenu une créature nouvelle, un homme nouveau, que l’amour de Dieu le couvre, l’enveloppe et le protège ; déjà, il porte le vêtement lumineux des habitants du ciel, les Saints, resplendissants de la gloire de Dieu, vêtement de la Résurrection et de la vie éternelle.
Père Jean-Michel Payeur – Marcher Ensemble N°92 – septembre 2019
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