Mot du Père Jean-Michel pour son départ de la paroisse

Mot de départ de la paroisse Saint-Symphorien-en-Côte-Chalonnaise

 

Père Jean-Michel Payeur (30.07.2022)

Il ne s’agit pas de faire un panégyrique retraçant mes années de service. D’ailleurs, je n’aime pas parler d : e moi.

Et ce serait plutôt à vous de dire ce que j’ai pu apporter humblement et pauvrement à la paroisse, ma « patte », ma spécificité.

Comme le Pape François au sujet de la prière, je reprends 3 mots : PARDON, MERCI, S’IL-TE-PLAÎT.

Et je rajoute : LES JOIES

PARDON

Pardon à tous ceux que j’ai pu décevoir. Pardon de ne pas avoir été à la hauteur de ma mission de curé, de ne pas être un réformateur, un administrateur, un leader, un coach ou un manager.

Pardon d’avoir été pour certains trop laxiste et trop mou ; pour d’autres trop rigide et trop dur.

Pardon d’avoir été pour certains trop rigolo (faisant des blagues et des jeux de mots), pas assez sérieux ; pour d’autres trop négatif et pas assez optimiste.

Pardon de ne pas avoir semblé parfois assez disponible pour accompagner ou trop timide pour décider.

Pardon pour les personnes blessées par mes critiques.

Pardon pour mes manques et tout ce que je n’ai pas pu réaliser ou lancer.

Voilà mes déceptions :

Ne pas avoir pu accompagner plus et mieux les ados et les grands jeunes.

Ne pas avoir pu mettre en place un suivi de type catéchuménal ou de type Alpha pour l’accompagnement et le suivi des familles présentant leur enfant au baptême ou les couples se préparant au mariage.

Ne pas avoir pu vivre un projet local de compassion ou un projet caritatif auprès des plus pauvres.

Ne pas avoir pu mener à leur aboutissement les projets missionnaires issus du congrès Mission et de l’équipe vision, notamment à cause de la crise du Covid.

MERCI(S)

Vous m’avez appris la mission de curé. C’était ma première expérience.

MERCI à tous mes collaborateurs proches (EAP, CPEA, équipe coordination, équipe vision…).

MERCI aux acteurs pastoraux : équipes de préparation au baptême, au mariage, aux funérailles ; catéchistes, équipe d’éveil à la foi, de la Vie est Belle ; équipes liturgiques, musiciens (en particulier les organistes), animateurs de chants.

MERCI aux personnes de l’accueil, au sacristains et sacristines, aux personnes qui font le ménage ou le fleurissement des églises.

MERCI à l’équipe des servants d’autel et des servantes d’assemblée.

MERCI à l’équipe du journal paroissial, à l’équipe du site internet.

MERCI à l’équipe du Service Evangile des Malades et d’accompagnement des personnes souffrances.

MERCI aux formateurs (cours bibliques, accompagnateurs des catéchumènes, etc.)

MERCI aux fidèles éclaireurs de Notre Dame de Varanges.

Et surtout MERCI aux priants, aux malades qui offrent leurs souffrances dans la discrétion pour la fécondité de la paroisse et pour mon ministère. Cela a un prix immense et ce sont sans doute les plus précieux de notre communauté.

S’IL-TE-PLAÎT (SVP)

Priez pour moi. Pour que je devienne un saint.

Quand j’ai répondu à l’appel du Seigneur, je Lui ai fait cette demande : « Seigneur, je veux répondre à ton appel au sacerdoce, mais seulement si tu fais de moi un saint prêtre. Sinon ce sera le pire de tout. Il vaut mieux ne pas être prêtre du tout. Ce serait un contre-témoignage ». Comme vous l’avez vu, il y a encore du travail !

Rendez-vous disponibles.

Pas seulement pour rendre des services, même si cela est important et nécessaire.

Mais :

Pour vivre une charité active (l’accueil de tous, ne pas vivre « l’entre-soi », rendre des visites, inviter les personnes seules ou isolées, aller à la rencontre ; vivre et inventer de réels projets de compassion, se soucier des pauvres).

Pour faire connaître le Christ. Lui seul donne sens à la vie, peut combler les soifs du cœur, peut guérir, consoler, relever, sauver. C’est la seule raison d’être de l’Eglise, de la paroisse, des chrétiens, des disciples-missionnaires.

JOIES (parmi tant d’autres)

Les baptêmes de 5 adultes et d’une douzaine-quinzaine d’enfants et d’ados de la paroisse.

Les partages et dialogues avec les enfants dans les classes à l’école Notre Dame de Varanges.

Les belles liturgies, les beaux chants, la chance d’avoir des animateurs, musiciens, organistes ; les messes en famille. Les assemblées variées (de tous âges). Avec beaucoup de jeunes couples.

Les belles initiatives :

  • Le marché de Noël : une très belle réussite dans l’esprit de ce que j’aurais vraiment voulu vivre et lancer au niveau de toute la paroisse : présence positive et de joie sur le marché, la rencontre simple des personnes, le témoignage humble de foi et de charité, la fraternité vécue dans l’équipe, de beaux produits proposés (et vendus au profit de projets missionnaires de la paroisse).
  • La chorale
  • Les servantes d’assemblée.

Joie d’avoir pu être pasteur : messes, prédication, célébration des sacrements, enseignements (Bible, Triduum pascal, etc.), compassion (messes dans les EHPAD, visites à domicile, accueil psychologique, accompagnement spirituel, écoute, rencontres du MCR), faire communion entre toutes les sensibilités (grand écart !) durant la crise du COVID.

Et pour découvrir mon cœur profond, mon cœur de pasteur : les 70 messages écrits et publiés (mots du curé) durant les 2 mois et demi de confinement.

On m’a demandé plusieurs fois : « Vous êtes heureux de partir ? ».

Je suis triste de quitter des personnes. Des liens profonds se sont tissés durant ces 11 ans (la moitié de mes 22 années de ministère) passés dans le Chalonnais (7 ans à Chalon, 4 ans à Givry), des attachements affectifs réels.

Je ne suis pas triste de quitter des structures.

Oui, c’est un arrachement : après avoir perdu mes parents il y a peu, avoir vendu ma maison familiale, quitté ma terre natale, je quitte des amis et ma Bourgogne adoptive (où j’ai vécu 26 ans).

Oui, j’ai le cœur déchiré quand j’entends les confidences de personnes qui me disent leur peine de mon départ, et notamment de plusieurs enfants, de tout petits…

Ma joie, car c’est ma vocation de prêtre de la Communauté de l’Emmanuel,

de rejoindre une équipe de prêtres et d’être en mission en communauté, de pouvoir partager et prier ensemble au quotidien,

d’être vicaire sur le terrain à la rencontre des gens ; pas à gérer des réunions, des plans, des structures, de faire du coaching ou du management.

Confions-nous à la prière de la Vierge Marie. Je vous salue Marie…

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