POURQUOI OSER LA CONFESSION ?
CHEMIN DE GUERISON
Propos retenus d’une journaliste qui pose sans complexe les questions que beaucoup n’osent pas poser.
C’est vers l’Abbé Christian Venard qu’elle a osé le faire.
L’abbé Venard aumônier militaire depuis 1998, une fonction qui l’a conduit notamment à accompagner les troupes françaises dans plusieurs opérations extérieures. Il est actuellement aumônier de la Région de Gendarmerie Aquitaine. Parallèlement, on peut lire ou écouter ses chroniques dans la revue Parole et Prières, ainsi que sur la chaine KTO. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages parmi lesquels on peut citer « Un prêtre à la guerre » paru aux éditions Tallandier et son dernier livre « La Sainteté de A à Z, dopez votre vie spirituelle » est paru aux éditions Artège.
Mes péchés intéressent-ils vraiment Dieu ?
« Dieu est amour. Il n’est absolument pas indifférent à ce que nous faisons ou nous ne faisons pas. Toute pensée et toute parole l’intéressent. Le péché est ce qui nous abîme. Comment Dieu pourrait-il être désintéressé quand ses enfants bien-aimés se détruisent en permanence ? C’est pour cela que le confesseur doit faire bien comprendre que chaque péché, même s’il concerne d’autres personnes, affecte ma relation à Dieu, et que Dieu veut la rétablir. »
Pourquoi donc passer par un prêtre ? C’est une invention de l’Église. Il n’en est pas question dans la Bible.
En fait, dans les Évangiles, Jésus confie bien à ses apôtres (et donc à leurs successeurs) le soin de lier ou de délier les péchés : « Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis. » (Jn 20, 23). Refuser la médiation du prêtre, n’est-ce pas dans le fond refuser d’une certaine manière l’Incarnation, le principe de médiation, et enfin le sacerdoce lui-même ?
Le fait d’objectiver mon péché, et surtout d’aller le confier à Dieu par l’intermédiaire du prêtre, me fait sortir de la spirale vicieuse de la culpabilité, pour entrer dans la démarche vivante du pardon !
Le prêtre est un homme comme les autres : je préfère être en relation directe avec Dieu. Il n’y a que Dieu qui puisse pardonner les péchés.
C’est très vrai : Dieu seul peut pardonner les péchés. Et nous le voyons bien quand Jésus, à la grande stupéfaction des juifs de son époque, ose dire : « Je te pardonne tes péchés », à tel ou tel dans les Évangiles (Lc 5, 17-26).
Mais nous voyons bien que, par l’institution des sacrements, ce même Jésus a voulu déléguer à son Église et à ses prêtres le « pouvoir » de transmettre sa grâce à ceux qui viendraient la leur demander.
Cela dit, dans chaque sacrement, c’est bien Jésus qui agit directement « à travers » la personne du prêtre.
Quand le prêtre dit à la messe : « Ceci est mon corps livré pour vous », c’est bien au nom même du Christ qu’il parle. Et quand, dans la confession, il dit : « Et moi, je te pardonne tous tes péchés », c’est aussi au nom même de Jésus. L’unique médiateur entre Dieu et les hommes, c’est Jésus. Et ce même Jésus a voulu s’associer d’autres hommes, comme participant de son unique médiation.
C’est humiliant et aliénant de se confesser à un prêtre. Et puis, c’est curieux d’aller confier ses secrets les plus intimes à un homme qui est aussi faillible que moi, sinon davantage.
Cela, je le comprends très bien, puisque moi-même prêtre, quand je dois aller me confesser, je peux le ressentir…Ce n’est pas toujours très drôle d’aller dire devant un autre nos misères ! Cette forme d’humilité, en fait, est aussi salutaire pour nous. Dans une des paraboles de Jésus, faut-il rappeler que c’est le publicain, humble, qui est pardonné ? « Car quiconque s’élève sera abaissé, et celui qui s’abaisse sera élevé. » (Luc 18, 9-14). On peut toujours imaginer que Jésus confie ce ministère à des anges, pourquoi pas ? Mais non, précisément il a voulu confier son Église, ses sacrements, depuis le début, à de pauvres hommes. Et dans le fond, aller se confier à un prêtre, lui aussi pauvre pécheur, n’est-ce pas la confiance de trouver justement quelqu’un qui partage avec moi cet état de pécheur et donc qui peut encore mieux me comprendre ?
Ça ne sert à rien de répéter inlassablement les mêmes peccadilles sans intérêt. De toute façon, on sait bien qu’on va recommencer les mêmes erreurs !
Quelle chance, chère ami(e) si vous n’avez jamais que des peccadilles à vous reprocher ! Mais votre réflexion ne prend pas en compte un élément pourtant assez saisissant : Dieu est parfait et ne peut supporter en nous le péché… même infime ! Prenons deux images. Un seul grain de poussière sur une vitre placée au soleil vient en gâcher la propreté ; ou bien, un petit oiseau peut voler très haut dans le ciel, mais un seul petit fil attaché à l’une de ses pattes le prive de la possibilité de monter plus haut.
C’est pourquoi nous essayons, à la suite du Christ, d’être saints avec Dieu, c’est-à-dire sans péché (même minuscule !). Sur ce chemin de la perfection, quotidiennement, jusqu’à notre dernier jour, nous serons confrontés à notre faiblesse, à notre état de pécheur. Dans ce beau sacrement, qui va de pair avec l’eucharistie, Jésus vient précisément nous aider à lutter contre nos mauvais penchants ; il vient nous fortifier dans le combat spirituel. Or ce qui est demandé au baptisé dans ce combat, ce n’est pas de n’être jamais blessé ; c’est d’avoir le courage (comme le fils prodigue) de se relever et de repartir au combat. Rappelons-nous toujours la parole du Christ : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin de médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs » (Mc 2, 17). Gardons-nous surtout de nous croire bien portants !
Justement, je ne vois pas de quoi j’irais me confesser. Je n’ai rien à me reprocher.
Surtout ne bougez pas, je viens me mettre à genoux devant vous, vous devez être la Sainte Vierge !
Sincèrement : quel orgueil pour oser affirmer cela, quand la Sainte Bible, la Parole de Dieu affirme que le juste lui-même pèche sept fois par jour ! (Pr 24, 16). Saint Jean va plus loin encore en écrivant : « Si nous disons que nous sommes sans péché, nous nous abusons nous-mêmes, et la vérité n’est point en nous » (1 Jn 1, 8).
Aujourd’hui, les gens vont plutôt chez le psy !
Eh bien, ce n’est pas faux ! De fait, il y a aussi dans la confession un aspect psychologique. En effet, les sacrements s’adressent à l’homme tout entier, corps, esprit et âme. Dans le sacrement de réconciliation, faire sortir de nous le péché, par la verbalisation, permet son objectivation et offre un apaisement bien connu des psychothérapeutes.
Reconnaître cette dimension « psy », ce n’est pas pour autant diminuer la portée spirituelle la plus profonde du sacrement qui est bien l’effacement de nos péchés et la guérison intérieure de notre âme. Alors en effet, la désaffection actuelle de ce sacrement conduit sans doute beaucoup de chrétiens vers les psys. Et pourtant, jamais un psy ne vous dira : « Je te pardonne tous tes péchés. ».
Faire croire aux gens qu’ils sont pardonnés, après quelques Ave et Pater, les pousse à recommencer juste après !
D’abord, ce ne sont pas quelques Pater ou trois Ave qui effacent les péchés. C’est la puissance du Christ et seulement elle qui le peut ! C’est dans la mort et la résurrection du Christ que se trouve la puissance de la miséricorde divine, et nulle part ailleurs.
En outre, si je vais me confesser avec l’idée de ne rien changer dans ma vie et de recommencer aussitôt les mêmes péchés, alors, cette confession risque fort de ne pas valoir grand-chose, car il y manquera un élément essentiel : le désir de tout faire pour éviter le péché.
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